LE MÉTIER DE TISSERAND
L’HISTOIRE DES TISSERANDS
Un tisserand est un artisan qui tisse divers types de fils pour en faire des étoffes (pagne).
Voici les tisserands installés à Adiaké, et avec qui je travaille :
- KOUADIO Narcisse
- KOUADIO Konan Serge
- KOUADIO Loukou Valery
- N’GORAN Kouakou Evariste
Ils viennent de Tiébissou et de Yamoussoukro et ont entre 25 et 31 ans.
LE MÉTIER DE TISSERAND
Le métier de tisserand se transmet de père en fils. Cet apprentissage dure 7 ans et se fait en 4 étapes :
Première étape
C’est la période d’observation (entre 1 et 2 ans)
Deuxième étape
L’apprenant a un métier à tisser à sa disposition et apprend les coutures et tissages les plus complexes
Troisième étape
L’apprenant aide son formateur dans ses activités
Quatrième étape
L’apprenant est maintenant autonome et exerce librement son métier de tisserand
LA MATIÈRE PREMIÈRE
La matière première est le fil.
Pour l’instant, à Adiaké (Sud-Est de la Côte d’Ivoire), les tisserands se procurent le fil sur le marché. Ce fil est produit dans les usines à l’intérieur du pays (bouaké). Une fois le tissage terminé, il en faudra :
- 10 bandes de 1,80 m pour confectionner un pagne pour les femmes.
- 16 bandes de 3,50 m pour confectionner un pagne pour les hommes.
Les noms des pagnes tissés :
Les pagnes tissés sont appelé KITA, mais aussi KINTE en dialecte Ashanty, N’KEDE en Attié (mon ethnie).
- Kita escalier blaglan (pagne pour les femmes)
- Kita Adjaledo (pagne pour les fiancailles)
- Kita Kondro
- Kita Yassoua kondro (pagne pour les hommes)
Il faut 2 mois et demi pour confectionner un pagne de 15 m. Chaque artisan invente son motif.
Les tisserands d’Adiaké ont des tabous ou interdits. Ils ne doivent pas travailler les après-midis des mercredi, vendredi et dimanche, c’est la coutume. D’autres tisserands ne la respectent pas.
LE RÔLE DES FEMMES DANS LE MÉTIER DE TISSERAND
Ce sont les femmes, chargées de fournir la matière première, qui égrainent, cardent, et filent le coton récolté dans leur champ respectif.
Les femmes s’occupent aussi de la commercialisation les pagnes tissés.
Pour l’avenir, je souhaiterais privilégier ce réseau.
ÉTAPE DE CRÉATION
LE KITA
Le Kita est réalisé sur un métier à tisser traditionnel. La technique de production consiste à tisser des fils de coton ou de soie entre eux. Il s’agit en général de fils de plusieurs couleurs, chacune ayant sa signification. À l’issue de cette première étape de tissage, on obtient de longues bandelettes qui sont cousues les unes aux autres pour obtenir le pagne en lui-même. À l’origine, il s’agit d’un tissu royal au caractère sacré, revêtu par les notables Akan lors de grandes occasions.
Noir
Maturité, énergie spirituelle
Bleu
Paix, harmonie, amour
Vert
Végétation, récolte, croissance, renouveau spirituel
Marron
Couleur de la « mère terre », associée à la guérison
Rose
Associée à la femme, essence de vie
Violet
Associée à la féminité
Argent
Sérénité, pureté, joie
Blanc
Purification, sanctification
Or
Royauté, haut statut, gloire, pureté spirituelle
Jaune
Préciosité, royauté, santé, fertilité
LE BOGOLAN
Originaire du Mali, c’est dans le Bélédougou, région nord de Bamako, que la technique est maîtrisée.
Le processus de fabrication du bogolan est artisanal. Le textile utilisé est du coton tissé, teint par trempage dans une décoction de feuilles d’arbres (le n’galman et le n’tjankara) contenant une forte concentration de tannin.
Les motifs sont ensuite réalisés à main levée sur le tissu à partir d’une boue provenant des marigots, riche en sels ferreux. C’est la réaction chimique entre l’oxyde ferrique et l’acide tannique qui va donner la couleur noir caractéristique du bogolan.
LES POIDS BAOULÉ
Chez les Baoulé (Côte d’Ivoire) et chez les Ashanti (Ghana), peuples Akan, on trouve des figurines de laitons qui servaient jusqu’à la fin du siècle dernier à peser la poudre d’or et les pépites de petite taille lors des transactions commerciales.
Il existe une grande diversité de « poids » :
- Les formes géométriques sont porteuses de signification et servaient donc aussi à communiquer : par leur combinaison les anciens « écrivaient » des proverbes.
- Les formes zoomorphes, les représentations d’armes et d’objets de la vie courante, les personnages, étaient une représentation de ce qui existait et devaient donc servir de témoignage aux générations suivantes.